Le théâtre se fond dans le sol urbain et le prolonge. L’émergence de la cage de scène et du foyer, avec sa grande marquise, manifeste clairement la Comédie et son rôle urbain. Bâtiment public majeur en tête de la nouvelle esplanade, il s’affirme par sa forme fluide et bien reconnaissable. Cette forte identité lui permet de conserver une échelle mesurée dans le dialogue avec la ville et les bâtiments voisins. En particulier, il laisse le champ libre aux différentes vues urbaines qui, de l’esplanade, plongent sur les immeubles des Eaux-Vives et les frondaisons des arbres. Ce dégagement lui procure également un grand parvis d’entrée qui fait corps avec l’esplanade et se prête à de multiples jeux et appropriations. L’émergence sur l’esplanade est vitrée et transparente de trois côtés tandis que sa couverture se présente comme une feuille minérale et souple. S’élevant de 8 mètres au dessus de la rue inférieure, le grand socle contient tout le programme «de travail» de la Comédie. Son expression contribue à l’identification de la Comédie, tout en restant très unitaire pour respecter le principe de continuité qui facilite l’intégration des grands bâtiments dans leur contexte. La souplesse et la liberté évoquées par la forme du bâtiment se concrétisent par une matière dont le moulage reste sensible. Définitivement figé dans sa minéralité, la vêture du théâtre conserve la mémoire et l’expression d’une fluidité organique. La transposition minérale produit un grande continuité avec le sol et la matière de la ville ; elle permet aussi, très concrètement, de durcir le bâtiment pour lui permettre de résister à l’abrasion de la vie urbaine.
Rez-de-chaussée
Étage inférieur
Coupe longitudinale
0904